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demandaient d’être cueillies par des mains pures et délicates. L’empereur ne fit pas difficulté de lui accorder trois cents jeunes hommes et autant de jeunes filles, sur lesquels il lui remit toute son autorité, et le médecin s’en servit pour s’établir dans les îles du Japon et pour les peupler.

Les Japonais ne désavouent point ce récit : au contraire, ils montrent, sur les côtes méridionales, l’endroit où les Chinois abordèrent, le canton dans lequel ils établirent leur colonie, et le reste d’un temple qui fut élevé à la mémoire de leur chef, pour avoir apporté au Japon les sciences, les arts et la politesse de la Chine ; mais ils prouvent fort bien, par la chronologie de leurs propres monarques, que l’empereur chinois au règne duquel on rapporte cet événement, régnait quatre cent cinquante-trois ans après Sinnu, premier monarque du Japon ; et par conséquent que leurs îles étaient déjà peuplées.

Le gouvernement du Japon a toujours été monarchique ; son premier empereur fut Sinnu, qui régnait, dit-on, six cent soixante ans avant Jésus-Christ ; comme son origine est incertaine, les Japonais ont trouvé plus simple de le faire descendre d’une race de demi-dieux, par lesquels ils prétendent avoir été gouvernés pendant des siècles. Sinnu régnait sous le titre de daïri.

Dès les premiers temps de la monarchie, toute la milice était commandée par un chef,