Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

village séparé et proche du lieu des exécutions, qui est généralement à l’extrémité occidentale des villes, assez près du grand chemin.

La justice criminelle dépend aussi du nimbam et de ses collègues, à l’exception de certains cas privilégiés, qui sont du ressort des gouverneurs, ou qui doivent être portés au conseil d’état ; mais l’administration particulière appartient à la police, dont l’ordre, dit Kœmpfer, est admirable au Japon ; mais qui dégénère en une contrainte tyrannique que l’habitude seule peut faire supporter.

Chaque rue d’une ville a ses officiers et ses règlemens de police. Le principal officier d’une rue se nomme l’ottona ; il veille à ce que la garde se fasse pendant la nuit, et que les ordres des gouverneurs et des principaux magistrats soient ponctuellement exécutés ; il a un registre où sont écrits les noms de tous les habitans de chaque maison, soit propriétaires, soit locataires ; de ceux qui naissent, qui meurent ou qui se marient, qui vont en voyage, ou qui changent de quartier, avec leur qualité, leur religion et leur profession. S’il s’élève quelque contestation entre les habitans de sa rue, il appelle les parties pour leur proposer un accommodement ; mais il n’a pas le droit de les y contraindre. Il punit les fautes légères en mettant les coupables aux arrêts ou en prison ; il peut obliger les habitans à prêter main-forte pour arrêter les criminels qu’il fait mettre aux fers, et dont il instruit l’affaire pour la porter