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mel ou mercure doux ; des limes fines, des aiguilles, des lunettes, de grands verres à boire de la plus telle espèce, de la verroterie, des oiseaux rares, et d’autres curiosités étrangères, soit de l’art, soit de la nature.

Mais, de toutes les marchandises, celles que les Japonais aiment le plus, quoique la moins avantageuse pour les marchands qui l’apportent, c’est la soie écrue, dont les Portugais, par cette raison, nommaient la vente parcado ; et ce nom se conserve encore au Japon. Toutes sortes d’étoffes et de toiles donnent un profit sûr et considérable. On gagne beaucoup aussi sur le bois de Brésil et sur les cuirs. Les marchandises les plus lucratives sont le sucre, le cachou, le storax liquide, le patsju, le camphre de Bornéo, les miroirs, le corail et l’ambre.

Dans les premiers temps de leur commerce au Japon, les Hollandais n’y envoyaient pas chaque année moins de sept navires chargés de toutes ces richesses. Depuis qu’ils ont été resserrés dans l’île de Desima, il n’en envoient pas plus de trois ou quatre. Aujourd’hui la somme annuelle à la valeur de laquelle ils ont la permission de porter leurs marchandises, ne revient qu’à la moitié de celle qu’on accorde aux Chinois, et monte à dix tonnes et demie d’or. À l’égard du prix des marchandises, il varie chaque année. Tout dépend de celui qu’elles ont à Méaco, qui est ordinairement réglé par la consommation qui s’en fait dans le