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pays. « Une année portant l’autre, dit Kœmpfer nos profits peuvent monter à soixante pour cent. Cependant, si l’on considère toutes les charges et la dépense de notre vente, nous n’ayons guère plus de quarante à quarante-cinq pour cent de profit clair ; gain peu considérable pour une compagnie qui a tant de dépenses à soutenir aux Indes orientales. Aussi cette branche de son commerce ne vaudrait-elle pas la peine d’être entretenue, si les marchandises que nous tirons du Japon, surtout le cuivre raffiné, ne donnaient le même profit, et même un peu plus. Ainsi la totalité peut aller à quatre-vingts ou quatre-vingt-dix pour cent ; ajoutez que les dépenses ne sont pas les mêmes chaque année. »

Les vaisseaux hollandais emploient donc une partie de la valeur de leur marchandises à se procurer du cuivre raffiné, dont ils chargent par an depuis douze mille jusqu’à vingt mille pics. Ce métal est fondu en petits bâtons ou rouleaux d’un empan de long, et d’environ l’épaisseur d’un pouce. Chaque pic se met dans une petite boîte de sapin, pour être transporté plus facilement, et les trois ou quatre navires qui composent la flotte hollandaise en font une partie de leur cargaison. Un de ces bâtimens se rend à Batavia par le plus court chemin. Les autres s’arrêtent à Poulo-Taman, île sur les côtes de Malacca, et continuent de là leur voyage jusqu’à Malacca même, d’où le gouverneur hollandais les envoie tantôt au Bengale,