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le nom général de vokais les poissons, les écrevisses et les coquillages.

Le plus utile de tous les poissons de ces mers est le kudsuri ou la baleine. On en pêche sur toutes les côtes de l’empire, particulièrement sur celles de Khumano et de toute la partie méridionale de la grande île de Niphon, autour des îles de Tsussima et de Gotto, et sur les côtes d’Omura et de Nommo. Elles se prennent ordinairement avec le harpon, comme au Groënland ; mais les bateaux des Japonais semblent plus propres à cette pèche que les nôtres ; ils sont petits, étroits ; un des bouts se termine en pointe fort aiguë, et chacun porte dix rameurs, qui les font voguer avec une vitesse incroyable. La pêche commence au mois de décembre. Dans une seule année on a pris jusqu’à deux cent soixante-quatorze baleines aux îles de Firando et de Gotto.

Les Japonais en connaissent plusieurs sortes, qui ne diffèrent pas moins de nom que de figure et de grosseur. Celle qui se nomme sebio est la plus grosse : on en tire beaucoup plus d’huile que des autres. Sa chair d’ailleurs est si bonne et si saine, que les pêcheurs attribuent la force de leur santé, malgré la rigueur du froid et les fatigues de leur profession, à l’usage qu’ils en font continuellement. L’avo-sangi, ou la kokadsura, est une petite baleine de couleur grise et cendrée, dont la figure est un peu différente de celle du sebio. La nangass a communément depuis vingt jusqu’à trente brasses de long :