Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/263

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une lettre, le premier amiral de ma famille. Qu’on me donne le nom qu’on voudra ; David a gardé les moutons, et je suis le serviteur du même Dieu qui l’a placé sur le trône. » Les ancêtres de Colomb perdirent leur fortune dans les guerres de Lombardie, et cherchèrent à la réparer par le commerce maritime. Il naquit en 1441, au château de Cucaro, dans le Montferrat, près des confins de l’état de Gênes. Son père Domenico Colomb l’envoya à Pavie faire ses études. Mais il les interrompit, jeune encore, pour se livrer à la navigation. Il dit lui-même, dans sa lettre au roi Ferdinand, quand il lui exposa son projet : « Je navigue dès ma jeunesse ; il y a quarante ans que je cours les mers ; j’ai vu tous les pays ; j’ai conversé avec un grand nombre de gens instruits dans toutes les professions ; j’ai acquis quelque connaissance dans la navigation, dans l’astronomie, dans la géométrie ; je suis assez habile pour dessiner les cartes géographiques ; je me suis appliqué aux livres de cosmographie, d’histoire et de philosophie ; je me sens présentement porté à entreprendre la découverte des Indes. » Tous ces détails, se trouvent dans sa vie, écrite par Ferdinand Colomb, son fils ; des recherches modernes en ont constaté la vérité.

Les envieux de Colomb publièrent qu’il avait hérité du journal d’un pilote qui, portant des vins d’Espagne en Angleterre, avait été contraint par les vents de courir d’abord au sud,