Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ensuite à l’ouest, où il avait trouvé des terres et des hommes nus, et qui, ayant perdu presque tous ses gens dans cette course, était revenu chez Colomb, son ancien ami, auquel il avait laissé en mourant ses papiers et ses cartes. Mais ce bruit, que la jalousie n’a pas laissé de faire adopter à plusieurs historiens espagnols, est entièrement détruit par la navigation même de Colomb, qui ne pensa point à faire route au sud, et par toutes les circonstances de sa conduite. Il avait étudié les ouvrages des anciens, et avait comparé leurs connaissances géographiques à celles que l’on devait à Marc-Pol. Ses méditations et quelques faits nouvellement remarqués, le confirmèrent dans l’idée de retrouver les pays dont parle le voyageur moderne, en se dirigeant d’abord à l’ouest ; l’amour de la gloire et sa hardiesse naturelle à braver les difficultés et les périls, le déterminèrent à persister dans son entreprise.

La médiocrité de sa fortune le forçait de communiquer des vues qu’il ne pouvait exécuter qu’avec de puissans secours. Il crut devoir la préférence à sa patrie : mais les Génois, refroidis pour les voyages de mer par le tort que les découvertes des Portugais causaient à leur commerce, rejetèrent ses propositions comme des fables. On ne trouve ni l’année ni les circonstances de cette négociation. Il offrit ensuite ses services à don Juan, roi de Portugal. Cette ouverture fut d’autant mieux reçue à la cour de Lisbonne, que le mérite de Co-