Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suite que l’usage de l’écriture n’était pas connu dans ces îles.

Il passa de là dans une quatrième île, que les habitans appelaient Saamoto, et qu’il nomma Isabelle ; mais, se reprochant le temps qu’il perdait, il fit route à l’est-sud-est. Les deux jours suivans, il aperçut du nord au sud huit nouvelles îles, qui furent nommées îles d’Arena, parce que les caravelles y trouvèrent peu de fond. Le 27, avant la nuit, il découvrit une grande terre, à laquelle il entendait donner le nom de Cuba par les Indiens qui l’accompagnaient. Le 28, il entra dans un grand fleuve : les bois y étaient fort épais, les arbres d’une hauteur extraordinaire, les fruits différens des nôtres, et les oiseaux en fort grand nombre : deux maisons qu’on y aperçut, et qu’il fit visiter, se trouvèrent sans habitans ; il s’avança vers un autre fleuve, auquel il donna le nom de Luna ; et, plus loin, il entra dans un autre qui fut nommé Mares. Les rives en parurent fort peuplées ; mais la vue des trois caravelles fit prendre aussitôt la fuite aux Indiens ; ceux que l’amiral avait à bord lui firent entendre qu’il trouverait de l’or dans cette île, et plusieurs apparences semblaient confirmer leur témoignage ; il ne permit point à ses gens de descendre, dans la crainte d’alarmer trop les insulaires ; mais, ayant choisi deux hommes intelligens, dont l’un avait été juif, et savait les langues anciennes, il les envoya dans un canot avec deux de ces Indiens pour visiter le