Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/288

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un autre, ce qui servait facilement à l’enflammer ; qu’ils avaient remarqué une infinité d’arbres fort différens de ceux qu’on voyait sur la côte, et diverses espèces d’oiseaux, entre lesquels ils n’avaient reconnu que des perdrix et des rossignols ; mais qu’ils n’avaient aperçu d’autres animaux terrestres que plusieurs de ces chiens qui ne jappent point ; que les terres étaient couvertes d’une sorte de grains qu’ils avaient entendu nommer maïs, et dont ils avaient trouvé le goût fort agréable ; qu’ayant demandé s’il y avait de l’or dans l’île, on leur avait fait comprendre qu’ils en trouveraient beaucoup dans Bohio, qu’on leur avait montré à l’est, et dans un pays qui se nommait Cubannacan.

L’amiral sut bientôt que Cubannacan était une province située au milieu de l’île, parce qu’il ne fut pas long-temps à reconnaître que nacan, dans la langue du pays, signifiait le milieu ; mais il n’apprit que dans la suite la signification de bohio, qui était moins le nom d’un lieu particulier que celui de toute terre où les maisons et les habitans sont en grand nombre. Cependant l’espérance de découvrir une région dans laquelle on lui promettait qu’il trouverait beaucoup d’or l’obligea de partir avec plusieurs Indiens de Cuba, qui s’offrirent à lui servir de guides. Il accepta d’autant plus volontiers leurs offres, que, dans la multitude de ceux qui consentaient à le suivre, il pouvait s’en trouver un qui apprît la langue