Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/356

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gens, animés par la reconnaissance, eut bientôt défriché de vastes champs où l’adelantade fit semer du blé. Ainsi cette terre pouvait devenir fertile sous les mains de ses habitans, et l’on préféra de l’ensanglanter.

Le troisième voyage de Colomb est remarquable en ce qu’il découvrit pour la première fois le continent de l’Amérique, dont il n’avait encore aperçu que quelques îles, nommées aujourd’hui les Antilles ou îles du Vent.

Il faisait route vers l’ouest, et, cherchant à se dégager des canaux voisins des côtes qu’il prenait encore pour des îles, il prit au sud, dans l’espérance de sortir entre la pointe du golfe de Paria et la côte opposée ; il traversa le golfe, et le 13 il entra dans un très-beau port qu’il nomma il Puerto de Gatos, trompé par la vue d’un grand nombre de très-gros singes, qu’il prit d’abord pour des chats. Ce port est proche de la bouche de l’Orénoque, qu’Herréra nomma Yuyapari, et qui contient les deux petites îles del Caracol et del Delfin. À peu de distance, on visita un autre port ; ensuite on doubla le cap de Lapa pour sortir du golfe au nord : entre ce cap, qui fait la pointe de la côte de Paria, et le cap Boto, qui est au nord-ouest de la Trinité, la distance est d’environ deux lieues ; mais un peu au-dessus le canal en a cinq de largeur. Les trois vaisseaux y étant entrés avant midi, trouvèrent les flots dans un mouvement terrible, et si couverts d’écume par le combat du courant avec la marée, que le