Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/365

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reconnaître pour supérieur. L’autre regardait la solde militaire, et la paie des artisans et des engagés. Après cette lecture, qui mit tous les gens de guerre dans ses intérêts, il somma, pour la troisième fois, don Diègue de lui remettre les clefs de la prison. Sur son refus, il se rendit à la citadelle, où Michel Diaz commandait en qualité d’alcade ; et, lui ayant fait signifier ses pouvoirs, il ordonna que sur-le-champ tous les prisonniers fussent amenés devant lui. Diaz demanda du temps pour en informer l’amiral dont il tenait sa commission ; mais Bovadilla fit mettre à l’instant sous les armes les troupes qu’il avait amenées, et celles mêmes de la ville, qui reconnaissaient déjà ses ordres. La citadelle était encore sans défense ; et, quoique Diaz se montrât l’épée à la main sur les crénaux, avec Alvarado, son lieutenant, il y entra sans résistance. Il se fit conduire à la prison, où il trouva les coupables chargés de chaînes. Un léger interrogatoire parut le satisfaire ; et leur ayant fait espérer leur grâce, il se contenta de les laisser sous la garde d’un de ses gens.

L’amiral, bientôt informé de cette révolution, se rendit à Bonao, après y avoir donné rendez-vous aux Castillans, qu’il croyait dans ses intérêts, et l’ordre à plusieurs caciques de l’y venir joindre avec toutes les troupes qu’ils seraient capables de rassembler. En arrivant, il y trouva un huissier à verge, qui lui remit des copies de chaque provision du nouveau