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sons, mais dont on n’a pas encore déterminé le commencement ni la fin. Cependant ils ont une manière de compter les années ; c’est par le nombre des idoles qu’ils appellent khantaï. Ce sont de petites figures de bois, taillées en forme de sirènes. Quand ils ont construit une yourte, ils placent une de ces figures auprès du foyer. Chaque année, à leur fête de la purification, ils en font une nouvelle qu’ils mettent à côté des anciennes. Autant d’idoles, autant d’années, depuis la construction de l’yourte.

En général, dit Steller, le cours de la lune règle la durée de chaque année, et l’intervalle d’une lune à l’autre fixe le nombre des mois. Cependant on dit ailleurs que leur année est de dix mois, les uns plus longs, les autres plus courts, parce que, dans le partage qu’ils font de ces mois, ils n’ont aucun égard au cours des astres, mais à la nature de leurs travaux. Steller dit encore qu’ils prennent pour fondement de la division de l’année les effets de la nature sur la terre. Il paraît que ces deux choses les dirigent également dans la dénomination des dix mois qui composent leur année. Ils appellent le mois du grand froid, le mois qui rompt les haches ; le temps le plus chaud, le mois des longs jours, parce qu’ils sont plus frappés sans doute de cette circonstance de l’été qu’incommodés de sa chaleur. Dans un canton du Kamtchatka, il y a le mois des poissons rouges, le mois des