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poissons blancs ; ce sont les mois où ces poissons, retournant des rivières à la mer, fournissent une pêche abondante. Dans un autre canton, il y a le mois des rytines, le mois des rennes domestiques, le mois des rennes sauvages ; ce sont les mois où ces divers animaux font leurs petits. Ailleurs le mois de mai s’appelle tava-koatch, le mois des râles : tava est le nom de l’oiseau ; koatch, qui signifie la lune et le soleil, est le nom générique des mois. Ainsi juin s’appelle koua-koatch, le mois des coucous ; octobre, pikis-koatch, le mois des vanneaux ; avril, masgal-koatch, le mois des hochequeues. La plupart désignent septembre par un nom qui signifie la chute des feuilles. Presque tous ont le mois de la purification des fautes ; c’est le seul que la superstition ait nommé. Les Kamtchadales du midi nomment janvier ziza-koatch, c’est-à-dire, ne me touchez pas. C’est alors que, de peur de se geler les lèvres, s’ils buvaient dans l’eau courante, ils la puisent dans des cornes de bélier, ou des vases d’écorce d’arbre.

Du reste, ils ne connaissent pas les semaines et n’ont pas de noms pour distinguer ni compter les jours. Les évenemens extraordinaires leur servent d’époque pour dater les temps. Ils n’ont ni caractères d’écriture, ni figures hiéroglyphiques. Toutes leurs connaissances se transmettent par une tradition toujours plus suspecte que les monumens.

Les Kamtchadales du nord, au-dessus du