Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/83

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dicta sa prononciation coucoulous. Les Kamtchadales représentent un traîneau par le bruit qu’il fait dans la neige : les mots chidchid et chkhliehg rappellent cette voiture qui glisse, ainsi que le mot koriak gatchi, et notre mot français gâchis. Mais n’est-ce pas trop de réflexions, peut-être inutiles ou fausses, sur une matière qui demande la plus grande sagacité ? Est-il permis d’arrêter ainsi sur des mots l’impatience de ceux qui lisent les voyages, pour ainsi dire, en courant, comme ils ont été faits ? Jetons un dernier coup d’œil sur le Kamtchatka.

Comme dans chaque histoire il y a des faits qui échappent au rédacteur, ou qui ne peuvent entrer dans les divisions générales des matières qui la composent, il est permis de les recueillir à la fin de l’ouvrage. Ces sortes de débris ne sont pas toujours les moins précieux d’une collection, ni sans attrait pour un lecteur qui revient avec plaisir sur un pays dont il connaît déjà la carte et le tableau.

Kracheninnikov a fait des remarques singulières sur le flux et le reflux des mers du Kamtchatka. S’il est vrai, dit-il, que le flux et le reflux, dans la plupart des mers, soient égaux et arrivent toujours aux mêmes heures, il s’ensuivra que les mers du Kamtchatka ne ressemblent qu’à la mer Blanche, où l’on voit en vingt-quatre heures un grand flux et un petit flux. Les Kamtchadales appellent ce dernier manika. Tour à tour le grand