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flux se change en petit, et le petit en grand.

L’auteur observe d’abord que « l’eau de la mer, qui dans les temps de flux entre dans les baies des embouchures des rivières, n’en sort pas toujours tout entière dans le reflux, mais seulement suivant l’âge de la lune. C’est par cette raison que les baies, dans le temps du reflux, sont quelquefois à sec, et il n’y a que l’eau de la rivière qui reste dans son lit naturel, au lieu que, dans d’autres temps, ses bords sont inondés. »

Dans le temps de la pleine et de la nouvelle lune, le flux dure environ huit heures, et monte jusqu’à près de huit pieds ; ensuite commence le reflux, dont la durée est d’environ six heures, et l’eau de la mer baisse d’environ trois pieds ; après quoi revient le flux, qui dure trois heures à peu près, pendant lesquelles l’eau ne monte pas tout-à-fait d’un pied. Enfin l’eau diminue, et toute l’eau de la mer se retire et laisse le rivage à sec. Cette diminution dure l’espace de sept heures environ. « Telles sont les périodes des marées pendant trois jours, après la nouvelle et la pleine lune. Mais il n’en est pas de même lorsqu’on approche du dernier quartier ; alors les grandes marées diminuent, et le petit flux augmente jusqu’à se changer en haute marée. Ce changement d’un flux en l’autre arrive constamment quatre fois dans un mois.

Lorsque le flux commence, on entend, même par le temps calme, un bruit affreux dans l’embouchure des rivières, et l’on voit s’élever de