Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naturelles de sa situation que par la rigueur de ses lois. Kœmpfer, qui se trouvait à Batavia en 1690, accepta l’emploi de chirurgien qu’on lui offrit à la suite de l’ambassade. L’embarquement se fit le 7 mai, et la navigation fut d’environ quatre mois.

Après avoir découvert les premières îles du Japon, qu’on nomme Goto, et qui sont habitées par des laboureurs, il entra, le 24 septembre, dans un havre environné de hautes montagnes, d’îles et de rochers qui le mettent à couvert de la violence des tempêtes et des orages : c’est le célèbre port de Nangasaki. Sur le sommet des montagnes on a placé des corps-de-garde, d’où l’on observe avec des lunettes de longue vue tout ce qui se passe en mer, pour en donner avis au magistrat de la ville. Aussi vingt bateaux japonais à rames vinrent-ils le même jour au-devant du vaisseau : ils le remorquèrent jusqu’à deux cents pas du comptoir hollandais. Le rivage, qui est formé par le pied des montagnes, a pour défense plusieurs redoutes de forme ronde ; et du côté de la ville, assez près du rivage, on voit sur deux éminences, deux corps-de-garde entourés de draps, pour dérober à la vue des étrangers le nombre des canons et des hommes qu’on y entretient.

Les Hollandais saluèrent de douze coups de canon chacun de ces deux postes, et jetèrent l’ancre à trois cents pas de la ville, près de l’île de Desima, où l’on a fixé la demeure des