Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/95

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marchands de leur nation. Alors deux officiers du gouvernement vinrent à bord, avec leur commission par écrit, accompagnés d’un grand nombre de commis, d’interprètes et de soldats. Ils appelèrent, suivant la liste qu’on mit entre leurs mains, tous ceux qui étaient nouvellement arrivés ; et, les faisant passer en revue l’un après l’autre, ils les examinèrent depuis la tête jusqu’aux pieds, avec le soin d’écrire leur nom, leur âge et leurs affaires. Ensuite cinq ou six personnes du vaisseau furent interrogées à part sur les circonstances du voyage, c’est-à-dire qu’on leur demanda d’où ils venaient, quand ils étaient partis, combien ils avaient employé de temps dans leur route, et s’ils n’avaient pas abordé à quelque autre port. On écrivait leurs réponses : on fit aussi diverses questions sur un officier du vaisseau qui était mort le jour précédent ; on observa soigneusement sa poitrine et le reste de son corps, pour s’assurer qu’il n’y avait point de croix ni d’autre marque de la religion romaine. Les Hollandais obtinrent que son cadavre fût emporté le même jour ; mais on ne permit à personne de l’accompagner, ni de voir dans quel lieu on l’avait enterré. Après cette revue, on posta des soldats et des commis à chaque coin du vaisseau, qui passa pour ainsi dire entre les mains des Japonais avec toute sa charge. On laissa la chaloupe et le canot aux Hollandais, mais seulement pour ce jour-là, et pour leur donner le temps de prendre soin de leurs an-