Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/142

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n’est comparable à la sienne ; parce qu’il ne peut obtenir ce qu’il désirait si ardemment, son âme enfantine regrette la mort…

Perceval s’est couché, le visage contre terre. Cependant le jour baisse ; lentement les ombres du crépuscule se glissent entre les grands arbres et resserrent autour de Perceval leur cercle magique.

La nuit. Soudain un bruit léger le tire de sa torpeur ; il lève la tête : une femme est devant lui. Un rayon de lune la pare d’une beauté féerique, et sa voix est douce.

― Perceval, que fais-tu là ?

― Ni mal ni bien, mais si j’avais un cheval je ne resterais pas ainsi !

― C’est donc là la cause de ta tristesse ? Eh bien, si tu me promettais de faire ma volonté quand je te le demanderai, je te donnerais, moi, un bon et beau cheval qui te conduise où tu veux aller.

Il promit tout, sans hésiter. Elle s’écarta sous bois et presque aussitôt revint, tenant par la bride un grand cheval très fort, mais noir à faire peur.