Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/143

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Perceval, un instant surpris à l’aspect effrayant de la bête, y monta pourtant hardiment.

Le cheval part à vive allure ; peu à peu son galop s’accélère, devient surnaturel ; la forêt immense a déjà disparu et Perceval, cavalier effaré, voit sous le clair de lune les plaines et les monts, les landes et les vallées glisser au long de sa course. Soudain il voit devant lui reluire à perte de vue des eaux tumultueuses : la mer ! Son cheval s’y précipite : alors, devant les hautes vagues qui se recourbent pour l’engloutir, Perceval, pour la première fois de sa vie, connaît l’épouvante. Il lâche les rênes, se signe et ferme les yeux…

Quand il les rouvrit, il était couché sur un rivage inconnu, battu de flots furieux où son cheval s’engloutissait, dans des jaillissements qui flamboyaient comme le feu ; les vagues semblaient les flammes d’un incendie, on eût dit que toute la mer brûlait. Il comprit enfin qu’il avait été le jouet du Démon ; il souhaita le