Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/144

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jour, la douce lumière de Dieu, et, s’agenouillant, il pria avec ferveur…

Une lueur paraît à l’orient, et bientôt c’est le jour, clair et beau. Perceval regarde en quelle contrée il a été jeté ; le rivage où il se trouve est escarpé, il le gravit et découvre qu’il est dans une île. La mer tout autour s’étend, large et déserte ; nulle terre n’y apparaît, sauf peut-être en un point, tout au fond de l’horizon où traînent encore les brumes matinales. Sur l’île il n’y a ni château ni village, aucune habitation humaine ; mais des bêtes sauvages errent dans les gorges et sur les pentes incultes : des ours, des léopards, des lions, des dragons. Au milieu de l’île est un haut rocher ; Perceval s’y dirige, pensant qu’il pourra mieux s’y garder des bêtes et qu’il verra mieux, de là, si quelque navire au large passe…

Comme il allait y atteindre, il aperçut à quelque distance un dragon qui dans sa gueule emportait un lionceau ; au loin un lion accourait en rugissant. Perceval com-