Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/145

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prit que ce lion se lamentait pour son petit et en eut pitié. Il attaque le dragon, qui vomit sur lui feu et flamme ; avec son écu il se garantit de son mieux, et frappe à la tête s’il peut. Son épée était bonne et tranchante, elle finit par entailler la carapace de la bête ; un second coup, tombé par bonheur dans la plaie ouverte, trancha aisément les os du monstre ; il retombe flasque, mort.

Le lion s’approcha alors de Perceval, remuant la queue et marquant sa joie à la façon des chiens. Et Perceval lui parlait, lui caressait de la main la tête et le col. Tout le jour le lion lui tint compagnie ; et quand le soir tomba, il alla porter son lionceau à son repaire et revint se coucher auprès de son ami.

Perceval dort, la tête appuyée sur le lion. Il rêve. Il lui semble que devant lui sont deux femmes, belles comme des fées ; toutes deux lui demandent d’être leur champion ; elles sont rivales et se disputent son amitié, il ne sait que faire…