Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/146

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Il ne s’éveilla que quand le soleil, déjà chaud et ardent, le baignait de ses rayons ; et son âme était encore troublée de ces visions confuses. Il courut au sommet de son rocher, scruta l’île et la mer : nulle forme humaine dans l’île, nulle voile sur la mer…

Enfin, vers midi, une voile paraît au loin. C’est une nef qui cingle vers l’île. Elle vient au vent arrière, si rapide qu’on voit l’eau jaillir des deux côtés de la proue ; bientôt elle accoste. Perceval a dévalé de son rocher jusqu’à la rive ; à l’arrière de la nef est assise une femme d’une grande beauté, somptueusement vêtue ; mais, ô merveille, il croit reconnaître en elle l’une des figures de son rêve. Dès qu’elle le voit, elle se lève et lui dit :

― Perceval, que faites-vous dans cette île sauvage ? Vous n’y trouverez ni manger ni boire et y mourrez promptement sous la dent des bêtes, si d’aventure on ne vous en tire.