Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/160

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que moi ! Venez m’aider, car si je mourais, le monde vous en blâmerait.

― Tout cela ne te sauvera pas ! ricane Lyonel. Rien n’empêchera que je ne vous tue tous les deux de cette épée : regarde-la bien !

Par un effort surhumain Bohort se lève ; malgré sa faiblesse, il veut secourir Calogrenant : il est trop tard ! Lyonel, d’un coup rapide, lui a fait voler le heaume de la tête ; d’un second coup il l’étend mort à ses pieds, le crâne ouvert.

Bohort en est donc venu au combat contre son frère ? Non, Dieu ne le permit pas. La foudre, tombant soudain entre eux, les sépara en les jetant tous deux à terre. Quand ils reprirent connaissance, ils se regardèrent longuement, et Bohort, voyant Lyonel sain et sauf, s’écria : « Beau Seigneur Dieu, loué et béni soyez-vous de m’avoir sauvé mon frère ! »

Une voix répondit du haut des cieux : « Bohort, bon chevalier, ne reste pas avec