Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/190

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ayant entendu l’appel du cor. Les trois compagnons fondent sur eux, frappent, taillent, abattent, piétinent le troupeau confus et épouvanté. Galaad surtout les terrifie ; ils croient voir sa stature grandir, grandir de plus en plus ; son épée jette des éclairs surnaturels. Ce n’est pas un homme, s’écrient-ils, c’est un Esprit !… C’est l’Ange exterminateur !

Affolés, les survivants s’écrasent aux portes, sautent par les fenêtres et se fracassent contre le pied des hautes murailles.

Le silence. Seuls debout dans la vaste salle, les trois héros contemplent leur carnage. Que de morts étendus ! Que de sang versé ! Galaad lentement enlève son heaume ; autour de son beau visage penché, ses cheveux blonds descendent en deux bandeaux ondulés. Il murmure :

― Le Père avait dit : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il s’amende et qu’il vive. Hélas ! qu’avons-nous fait !

― Mais, seigneur, répond Bohort,