Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dieu ne les avait haïs, eût-il permis leur massacre ? D’aventure c’étaient des mécréants qu’Il a châtiés par nos mains !

― Ce n’est pas aux hommes, riposte Galaad, à venger le Maître. Jamais plus je n’aurai la paix du cœur, tant que je ne saurai pas si nous avions le droit d’agir ainsi.

Tandis qu’ils parlaient, un prêtre parut au fond de la salle, vêtu de blanc, le calice à la main. En voyant les cadavres, le sang éclaboussé partout, il fit un mouvement d’effroi. Galaad s’avança, le rassura, puis lui conta toute l’aventure et lui dit son angoisse.

― Oh ! répondit le prêtre, soyez certains que vous n’avez jamais fait d’œuvre meilleure. C’étaient des bandits pires que les Sarrasins, et Dieu vous saura gré de les avoir détruits. Le seigneur de ce château était le vieux comte Ernout. Il avait trois fils et une fille fort belle. Les trois frères s’éprirent d’amour criminel pour leur sœur, la violèrent et, parce