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Qui donc a sur ton front répandu ces tristesses ?
Pourquoi de tes cheveux ne plus nouer les tresses ?
Sur ton front plus de fleurs ! L’Ange qui chaque nuit
Veillait à ton chevet, te gardait de tout bruit,
S’est-il donc envolé ? Sur ton âme fidèle
À la voix du Seigneur il étendait son aile,
Et des songes dorés traversant ton sommeil,
Te quittaient souriante au moment du réveil.

Ta voix n’a plus de chants, ton âme est sans prière ;
Qui donc a sur ton cœur versé tant de poussière ?
Prie, espère et bientôt, ton âme sans douleurs
Viendra rire et chanter avec ses jeunes sœurs.

E. Besnou.