Alors, il est en retard, ton bâtiment.
Si ce n’était que ça !… J’ai été avisé, il y a deux mois, qu’il avait réussi à forcer le blocus… mais peut-être a-t-il été rencontré en mer par les croisières américaines.
Ah ! diable !
Un navire magnifique… tout chargé de coton… et aujourd’hui, le coton… c’est de l’or !…
Tu es assuré ?
Mais non ! aucune compagnie n’a voulu me garantir les risques de guerre… Comptant vendre ma cargaison, j’ai pris des engagements… J’ai une échéance très-lourde… et si après-demain, à midi, je n’ai pas réalisé une somme… que je n’ai pas, je serai peut-être forcé de suspendre mes payements.
Oh ! mon Dieu, mon pauvre ami !… et combien… combien te faut-il ?
Il me fallait une somme énorme…
Énorme ?
J’ai fait flèche de tout bois… et il me manque encore cinquante mille francs !