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exploitation ou la culture maraîchère. Si, dans l’avenir, les progrès de la technique agricole changeront cela, nous n’en savons rien ; pour le temps présent, la coexistence des petites, des moyennes et des grandes exploitations doit être considérée comme la plus profitable à la production et à la société. »

La petite et la moyenne propriété, c’est ce qui fit la grandeur de Rome aux beaux âges de la République, la prospérité de l’Angleterre au temps de sa yeomanry.

La possession de la terre par la nation augmentera dans une proportion énorme le nombre des paysans. L’exode vers les villes cessera le jour où le cultivateur aura autre chose qu’un haillon de propriété à mettre en valeur. L’agriculture ne manque pas de bras ; ce sont les bras qui n’ont pas assez de surface à cultiver. Le retour aux champs est certain le jour où l’État pourra donner aux paysans exilés dans les villes toute la surface qu’ils pourront utilement exploiter ; où un fils de paysan ne sera plus obligé d’aller travailler aux usines parce que le lot qui lui est échu est trop petit pour le faire vivre. Le malthusianisme s’arrêtera dès lors que chaque paysan sera persuadé que ses fils recevront de la terre en quantité suffisante.

Le jour où la terre sera considérée non plus comme un capital, mais comme un instrument de travail prêté à tous, sa possession n’engen-

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