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Sans doute le fermier d’État acquitterait une redevance ; mais d’abord il ne paierait pas d’impôts et ce loyer ne serait pas supérieur à un impôt légitime.

Ne pouvant désormais employer ses économies à acquérir de la terre, le paysan achèterait des machines et perfectionnerait son outillage agricole, doublant ou triplant ainsi sa production. Cette augmentation de la production serait d’autant plus certaine que l’État, riche de toute la propriété, entreprendrait l’aménagement de tout le sol, multipliant les irrigations si bien que tout le pays deviendrait un admirable jardin où toutes les cultures produiraient leur plus grand rendement. L’État organiserait encore un réseau de transport de force, créerait des laboratoires bien outillés et des champs d’expériences pour les études et les recherches agronomiques, fournirait les meilleures graines et semences, donnerait tous les renseignements qu’on pourrait désirer, comme le fait le département d’agriculture aux États-Unis. Sans sortir de son rôle d’éducateur, d’animateur, de créateur de grands travaux, il contribuerait ainsi par les moyens les plus certains à augmenter considérablement la production agricole et par suite la richesse générale.

Délivré du délire de la possession terrienne, le paysan sentira bientôt remonter en lui le vieux fonds de communisme foncier accumulé

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