Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces simples vérités que tout le monde répète, qu’il n’est de salut que dans le travail et la production, dans une prodigieuse activité industrielle et commerciale. Il sait aussi que les impôts qui écrasent commerce et industrie éloignent de plus en plus de toute entreprise les gens intelligents et actifs qui ne tiennent pas à devenir les martyrs des exactions fiscales. Il sait enfin que le nombre des chômeurs augmente sans cesse, dans une proportion qu’on s’accorde à juger inquiétante.

Et puisqu’il sait, qu’il se souvienne ! Pendant seize siècles les mêmes causes, généralement les guerres ruineuses des seigneurs, ont produit les mêmes effets, les exactions fiscales. Aujourd’hui comme jadis, sous la pression des mêmes circonstances, il faut pressurer le contribuable, c’est-à-dire la classe mise à contribution. Comme il advint au temps des champs désertés, les usines fermées jetteront par toute la France des bandes de chômeurs qui ressusciteront bagaudes et jacqueries. Sauvé de l’impôt, le paysan verra, comme au temps récent de la vie chère, arriver dans sa ferme ou sur le marché de la ville où il écoule ses produits le long cortège des sans-travail, hommes, femmes et enfants, qui ne s’inquièteront guère du cours des œufs ou de la volaille.

Délire de fiscalité et privilèges fiscaux, ces deux grandes plaies du passé, ces deux symp-

141