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libre développement, c’est là pour l’État une besogne moins compliquée que d’appliquer la multiplicité d’impôts actuellement en vigueur, de surveiller les opérations des commerçants ou des industriels, de se perdre en d’incessantes investigations sur la fortune privée. N’ayant plus d’impôts à faire rentrer, son rôle se réduira à celui d’un agent de ventes et de locations, fonction qui remplit les deux conditions réclamées par Fouillée, car elle est générale et constante d’une part, et de l’autre, aisément mécanisable : cette mécanique-là, un ministère des finances pourrait l’organiser à la perfection et en assurer le meilleur rendement.

Au surplus les vices des exploitations d’État, ne seraient-ils pas tout simplement les imperfections inhérentes à toutes les grandes exploitations ? De fait vous les rencontrez presque au même degré dans toutes les grandes sociétés privées. Dans chaque branche du commerce ou de l’industrie vous trouverez la grande maison « arrivée », où vous vous heurterez à l’arrogance des chefs, à la routine des bureaux, à l’infatuation née du succès. L’irresponsabilité, le gaspillage, je le reconnais ; mais, gaspillage ou irresponsabilité, vous les retrouvez dans un grand nombre de sociétés anonymes. Faites le compte des centaines de millions perdus chaque année dans la faillite de sociétés plus mal gérées que

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