Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/56

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de chef d’École, à plus forte raison, celui de chef de religion.

4. Meng-Tseu.

Les Chinois appellent Confucius le premier saint de la Chine, Meng-Tseu le second. Il naquît l’an 398 et mourut l’an 314 avant J.-C, contemporain de Platon et d’Aristote. Il recueillit l’héritage de Confucius, quelque peu compromis par l’égoïsme s’appuyant sur le système fort élastique du juste milieu. Il reproduisit et renouvela sa doctrine en développant ses principes. Sa manière d’argumenter se rapproche beaucoup de la méthode socratique. C’est une espèce d’ironie ; il réfute ses adversaires par l’absurde, c’est à dire en déduisant les dernières conséquences de leurs principes.

Sa morale est celle de Confucius avec le principe de Lao Tseu sur l’excellence de la nature humaine.

« La nature de l’homme lui permet de faire le mal, mais le mal n’est pas sa nature. — Tous les hommes ont le sentiment de la miséricorde et de la pitié, de la honte et du mépris du vice, de la déférence et du respect, de l’approbation et du blâme.

Aussi bien que les sens, le cœur est le même chez tous les hommes, et ce qui convient au cœur de l’homme, c’est l’équité.

De plus que Confucius, Meng-Tseu ou Mencius a des doctrines politiques et ces doctrines sont libérales. Il disait à l’Empereur et aux Ministres les vérités les plus dures.

Il explique le droit de la souveraineté par une sorte d’accord entre le ciel et le peuple.

« Ce n’est pas l’empereur lui-même qui nomme son successeur, il ne fait que le présenter à l’acceptation du ciel et du peuple. Le ciel exprime sa volonté par le consentement du peuple. Meng-Tseu cite à l’appui de cette doctrine ce texte du Chou-King qui prouve que c’était la tradition de L’Empire :

« Le ciel voit, mais c’est par les yeux du peuple. Le ciel entend, mais c’est. par les oreilles du peuple. »

Les événements historiques prouvent que ces lignes étaient une pure théorie à l’usage du plus fort, et qu’invoquaient les usurpateurs aussi bien que les tyrans. Avoir le ciel