Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/57

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pour soi, c’était réussir et triompher. Le peuple était représenté par le ciel, qui était supposé entendre ses vœux ou ses plaintes, mais il n’avait aucune autre représentation terrestre que l’insurrection. Meng-Tseu appelle les tyrans des voleurs de grand chemin, et il croit qu’ils doivent être punis comme tels.

« Le voleur et un tyran sont des hommes isolés, repoussés, abandonnés de leurs parents et de la foule, hors la loi. En faisant périr le tyran Chèou-Sin, Wouvang n’a pas tué son prince, il a mis à mort un homme réprouvé. »

« Le peuple est ce qu’il y a de pins noble dans le monde ; les esprits de la terre ne viennent qu’après, » le prince est de la moindre importance.

« Les princes prennent le peuple dans des filets, l’exposent au crime par la détresse qu’ils causent ou qu’ils ne préviennent pas. »

« Il n’y a point de différence entre le meurtre d’un homme par l’épée ou par une administration injuste.

Pour remède à la misère publique, il propose la constitution de la propriété et l’abolition des impôts ; à ceux-ci il substitue, suivant la situation des lieux, soit la dîme, soit la corvée d’assistance, c’est-à-dire la main-d’œuvre pour cultiver le neuvième des terres qu’on réserverait à l’Etat

Chez les Chinois, point de castes, point de couches sociales.

Meng-Tseu ne reconnaît que deux classes d’hommes, aussi nécessaires Tune que. l’autre : « Les uns travaillent de leur intelligence, les autres de leurs bras ; les premiers gouvernent les seconds qui les nourrissent. C’est la loi universelle du monde. »

« Le travail des bras est estimable, mais non obligatoire pour tous ; ce n’est pas tout d’apprendre au peuple à se nourrir, il faut encore lui montrer à cultiver sa raison. »

Malgré sa rudesse envers les grands et peut-être à cause de cette rudesse qui justifiait l’avènement de la nouvelle dynastie, Meng-Tseu ne fut jamais disgracié.

C’est un radical, ou un plébéien par rapport à Confucius qui est un patricien ou conservateur. On peut remarquer que l’homme supérieur revient partout dans Confucius. C’est évidemment lui seul qu’il a en vue. C’est à lui seul qu’il s’adresse. On sent que Confucius ne donnait ses