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CÉSAR.

rempart et des tours, ils furent rejetés dans la ville avec une perle de quatre mille hommes,

Le lendemain, César fit rompre les portes à coups de hache et entra sans résistance. Les habitants expièrent cruellement leur manque de foi envers le vainqueur. Tous furent vendus sous la lance, corps et biens, aux marchands d’esclaves qui suivaient l’armée romaine. On sut par les adjudicataires que cinquante-trois mille têtes avaient été mises à l’encan.

Cette campagne fut terminée par la soumission de l’Armorique à une seule légion que César, sans provocation aucune, avait détachée contre les pays de l’Ouest. Crassus, qui la commandait, parcourut la côte de l’Océan, entre l’embouchure de la Seine et celle de la Loire, ne rencontrant ni armée sur pied ni résistance dans les villes. Il écrivit à César que la Gaule maritime, effrayée de la prompte défaite des Belges, lui avait remis des otages en reconnaissance de la suprématie de Rome.

Cependant l’hiver commençait, et César avait hâte de se rendre en Italie, afin d’y surveiller ses intérêts. Il fixa donc à ses troupes des quartiers d’hiver. La cavalerie alla dans le Nord, chez les Belges-Trevires, comme pour les braver et démentir par sa présence les nouvelles défavorables que les auxiliaires s’étaient trop pressés de répandre. Sept légions furent distribuées sur la rive droite de la Loire, chez les Carnutes (pays char train), les Andes (l’Anjou), et les Turons (Touraine), dans le but de surveiller l’Armorique, que César, avec raison, ne croyait pas encore soumise. Une autre légion (la douzième) alla hiverner dans les contrées qui s’étendent entre la crête des Alpes et le Rhône, afin de frayer une route sûre au commerce.

La Gaule entière paraissait ainsi reconnaître la domination romaine à la fin de la seconde année du proconsulat