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CÉSAR.

à l’assemblée générale des cités gauloises convoquées par César à Samarobrive, et qui fut ensuite transférée à Lutèce (Paris).

À la fin du printemps, César était en mesure d’agir avec énergie. Trois légions nouvelles, levées en Italie, avaient réparé ses pertes. Les Sénons et les Carnutes, déconcertés par sa célérité, se virent contraints de demander la paix. Le proconsul voulait être inflexible et promener le fer et le feu sur leur territoire, lorsque le sénat éduen, allié des Sénons, vint s’interposer pour ce peuple qui touchait à ses frontières. Les Rèmes se firent les protecteurs des Carnutes auprès de César, qui consentit à les recevoir à composition. Dans les dispositions où se trouvait la Gaule, il n’osa pas rendre la domination romaine plus odieuse dans le centre, mais il ne se montra modéré envers ces deux peuples que pour exercer sa vengeance sur les Éburons.

Il commença par leur couper toute retraite en deçà et au delà du Rhin, mit a feu et à sang le pays de leurs voisins, les Nerviens, les Ménapes, les Trévires et les Germains des bords du Rhin, jusqu’à ce que ces nations eussent rompu toute alliance avec le peuple voué à l’extermination. Ayant ainsi assuré son œuvre de destruction, il se dirigea sur le pays des Éburons par la forêt des Ardennes.

Afin que le coup arrivât plus terrible et plus imprévu, César fit partir en avant sa cavalerie, avec ordre de ne point allumer de feu dans les haltes et de ne négliger aucune des précautions qui pouvaient rendre la marche prompte et secrète. Les Éburons, se fiant a l’éloignement de l’armée ennemie, qu’ils croyaient engagée dans des guerres contre les Germains, n’avaient rien de prêt pour la défense. La cavalerie romaine tomba au milieu d’eux comme la foudre. Ambiorix, assailli à l’improviste, ne dut son salut qu’à un bonheur inespéré. Surpris dans sa maison de campagne,