Page:Lancereau - Hitopadésa, 1882.djvu/36

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écoutez mes paroles. Mes fils s’écartent continuellement de la bonne voie et n’étudient pas les sciences et les lettres. Y a-t-il un savant assez habile pour les régénérer en leur enseignant la science de la politique ?

« Le verre, quand il est uni à l’or, acquiert l’éclat de l’émeraude : de même l’ignorant acquiert du talent par la fréquentation des sages. »

« Mon fils, en fréquentant les gens au-dessous de soi, on perd son intelligence ; en fréquentant ses égaux, on reste leur égal ; la fréquentation des hommes supérieurs nous mène à la supériorité. »

Cependant un pandit distingué, nommé Vichnousarman, qui connaissait tous les principes de la science politique aussi bien que Vrihaspati, prit la parole : Sire, dit-il, je puis enseigner la science de la politique à ces princes, vos nobles fils.

« On a beau se donner de la peine pour une chose sans valeur, on n’en peut rien tirer. Quelques efforts que l’on fasse, on ne peut apprendre à la grue à parler comme le perroquet. »

« Mais, dans cette famille, il ne naît aucun enfant dépourvu de qualités. Comment le cristal pourrait-il se produire dans une mine de rubis ? »