Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/125

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Au temps de Romain Lecapène et de Siméon, elle était presque tout ce qui restait à la monarchie de ses provinces d’Europe ; au temps des Héraclides, au temps des Comnènes, elle était presque tout ce qui lui restait de ses provinces d’Asie. Mais quand venait l’occasion favorable, elle réagissait ici contre les Bulgares, là contre les Arabes, contre les Sedjoukides. Par sa politique, elle recréait l’empire tantôt à l’est, tantôt à l’ouest du Bosphore. Tant que cette prodigieuse forteresse de Constantinople n’avait point succombé, rien n’était fait ; la monarchie restait debout ; l’Euphrate et le Danube pouvaient encore redevenir frontières. Quand enfin les Ottomans eurent tout pris, Constantinople composa à elle seule tout l’État. Byzance survécut près d’un siècle à l’empire byzantin.

Comment s’appelle cet empire dans l’histoire ? L’empire romain ? il n’y avait plus de Romains. L’empire grec ? il y avait dans cet empire bien autre chose que des Grecs. Il s’appelle l’empire byzantin. Tout un empire semblait n’être que la banlieue de cette ville extraordinaire. Comme pour les petites cités de l’antiquité, un même mot servait à désigner la Ville et son territoire : Πὁλις. Pour les Chinois du moyen âge, la monarchie de Constantin n’est plus le Thsin, c’est-à-dire l’empire : il est le Fou-lin, la VILLE.

A. RAMBAUD, L’Empire grec au Xe siècle, Paris, Franck-Vieweg, 1870, in-8º. Passim.


II. — LA FORMATION ET L’EXPANSION DE L’ART BYZANTIN.


C’est un fait incontestable que l’art byzantin procède en partie de l’art antique. La puissance des traditions a toujours été grande dans l’Orient hellénique. Aujourd’hui encore, les