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III. — FRANCE ET PAYS VOISINS APRÈS LE TRAITÉ DE VERDUN.


Le traité conclu à Verdun en août 843, entre les trois fils de Louis le Pieux, réglait une question qui troublait l’Empire depuis quatorze ans. Il assura l’indépendance absolue de chacun des princes qui y participèrent et doit être considéré comme la charte constitutive du royaume de France, tel qu’il subsista jusqu’à la fin du moyen âge.

Les chroniqueurs carolingiens qui parlent du traité de Verdun ne donnent sur la composition des trois royaumes que des indications sommaires. Au dire de Prudence de Troyes, le plus explicite d’entre eux, « Louis reçut pour sa part tout ce qui est au delà du Rhin et, en deçà du fleuve, Spire, Worms, Mayence et leur territoire. Lothaire eut le pays compris entre l’Escaut et le Rhin jusqu’à la mer, et, de l’autre côté, le Cambrésis, le Hainaut, le Lommense, le Castricium et les comtés qui les avoisinent en deçà de la Meuse jusqu’à la Saône qui se joint au Rhône, et le long du Rhône jusqu’à la mer avec les comtés qui bordent l’une et l’autre rive du fleuve ; hors de ces limites, il dut à l’affection de son frère Charles l’abbaye de Saint-Vaast d’Arras. Les deux princes laissèrent à Charles toutes les autres contrées jusqu’à l’Espagne. »

Le texte dont on vient de lire la traduction est fort heureusement complété par l’acte de partage du royaume de Lothaire II, rédigé en 870. Cet acte, où sont énumérés avec grand soin les cités et tous les pagi ayant appartenu à ce fils de l’empereur Lothaire, nous a permis de tracer avec une exactitude absolue la limite intérieure des trois États créés par le traité de Verdun : il complète les renseignements donnés par Prudence, en indiquant parmi les possessions de Lothaire une province d’outre-Rhin, la Frise, et son étude attentive permet d’établir, contrai-