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Ansbach, 1892, in-8º). Voir aussi L. Weiland, dans la Zeitschrift für Savigny-Stiftung, t. XIV.

Voir, plus bas, la Bibliographie de l’histoire des populations rurales (ch. X), celle de l’histoire des mœurs en général et celle de l’architecture militaire au moyen âge (ch. XIV).


I. — L’AVÈNEMENT DE LA TROISIÈME DYNASTIE.


C’est dans l’histoire du développement territorial et politique de la maison de Robert le Fort au Xe siècle qu’il faut chercher l’explication principale du changement de dynastie accompli en 987. Mais on risquerait de se méprendre singulièrement sur le caractère véritable de cette révolution et de la monarchie qui en est sortie si l’on n’essayait, au préalable, de déterminer la nature exacte du pouvoir que les princes robertiniens du Xe siècle, rois ou ducs, Eude, Robert, Raoul, ont réussi à élever contre l’autorité des derniers Carolingiens.

La plupart des historiens se sont attachés à faire ressortir l’opposition tranchée des deux dynasties qui se disputaient l’influence souveraine et le titre de roi. Ils se plaisent à les représenter comme personnifiant des principes et des systèmes politiques absolument différents. Pour eux, les Robertiniens, possesseurs de la terre, symbolisent l’idée féodale, l’hérédité des fiefs, le morcellement de la souveraineté, l’indépendance à l’égard du pouvoir central. Ce sont, de plus, des Neustriens, les représentants véritables de la nationalité française et de la race celto-latine, les chefs naturels du mouvement qui tend à briser définitivement l’unité carolingienne en séparant pour toujours les Francs occidentaux de ceux qui habitent au delà du Rhin. S’ils ont pu triompher de leurs adversaires, c’est qu’ils étaient à la fois princes féodaux et nationaux. Les Carolingiens, au contraire, plus allemands que français, auraient personnifié les idées romaines et impériales, le principe de la