Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/219

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Quand un fief avait été partagé entre plusieurs enfants, à l’origine le fils aîné devait seul l’hommage. En 1269, Alphonse de Poitiers, renouvelant une ordonnance de Philippe Auguste, décida qu’à l’avenir chacun des copartageants devrait séparément l’hommage. Quand le fief était entre les mains d’une femme, le mari prêtait l’hommage au nom de celle-ci. Si le possesseur du fief était un mineur, son tuteur était astreint à sa place à toutes les obligations du vassal, mais le jeune feudataire devait renouveler personnellement l’hommage quand il avait atteint l’âge de chevalier.

Le serment de fidélité se prêtait en même temps que l’hommage, et il était généralement énoncé dans le même acte. Il se prêtait sur les saints évangiles ou sur des reliques, les clercs se tenant debout devant le livre ou devant le reliquaire et récitant la formule la main sur la poitrine (inspectis sacrosanctis evangeliis), les laïques posant la main sur l’évangile ou sur la relique (tactis sacrosanctis evangeliis). Mais le serment de fidélité n’était pas toujours une conséquence directe de la recommandation [, comme l’était la prestation d’hommage]. En principe tout habitant libre d’une seigneurie devait ce serment au seigneur de la terre. On trouve dans le Languedoc des exemples fort anciens de serments prêtés par tous les hommes libres d’une seigneurie. En 1107, par exemple, les bourgeois de Carcassonne jurèrent au vicomte Bernard Aton de lui être fidèles, de ne point le tromper, de ne point lui nuire, de le secourir contre quiconque essayerait de lui enlever la ville. Rappelons que l’Église imposa aussi l’obligation du serment à tous les fidèles, quand, dans ses conciles provinciaux, elle eut organisé la paix de Dieu.

II. — Des obligations qui incombaient au vassal le service militaire était, à tous les points de vue, la plus importante. Ce fut elle qui donna à la féodalité son caractère de police guerrière et qui lui permit de créer un nouvel état social. A l’époque carolingienne, le service militaire n’était dû qu’au souverain, à celui auquel tous les sujets avaient prêté le serment de fidélité. Le senior ne pouvait l’exiger de son vassus. Mais on comprend que les comtes et autres officiers royaux aient pu exiger pour eux-mêmes le service de guerre qu’ils demandaient aux fidèles de