Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/243

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ou à peu près toutes les traces du passage de ses maîtres teutons que Rome ait conservées jusqu’à nous. Les peintures, il est vrai, ne manquent pas, depuis la mosaïque de la Scala Santa dans le palais de Latran et les curieuses fresques de l’église des Santi Quattro Incoronati[1], jusqu’aux décorations de la chapelle Sixtine et aux loges de Raphaël dans le Vatican, où les triomphes de la papauté sur tous ses adversaires sont représentés avec un art incomparable. Mais toutes ces peintures manquent d’exactitude ; elles sont, pour la plupart, de beaucoup postérieures aux événements qu’elles figurent.

J. BRYCE, Le saint Empire romain germanique, Paris, A. Colin, 1890, in-8º. Trad. de l’anglais par A. Domergue.


II. — INNOCENT III, LA CURIE ROMAINE ET L’ÉGLISE.


LA MONARCHIE PONTIFICALE.


Dans les lettres d’Innocent III relatives à l’Église, un fait se révèle d’abord : le pouvoir énorme de la papauté et l’immense étendue de son action. Les lettres litigieuses en offrent, à elles seules, un sensible témoignage. On y voit que non seulement les affaires importantes (causæ majores), mais toutes les affaires

  1. Ces fresques, tout à fait curieuses, sont dans la chapelle de Saint-Sylvestre, attachée à la très ancienne église des Quattro Santi sur le mont Cœlius, et l’on suppose qu’elles ont été exécutées du temps d’Innocent III. Elles représentent des scènes de la vie du saint, plus particulièrement celle où Constantin lui fait la célèbre donation ; l’empereur y tient d’un air soumis la bride du palefroi du pape.