Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/262

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l’humilité du Seigneur. Les clercs de ce temps conversaient avec les anges, faisaient d’éclatants miracles, soignaient les infirmes, ressuscitaient les morts, régnaient sur les rois par la sainteté de leur vie et non par la force de leurs armes. Ceux-ci, livrés au siècle, enivrés de délices, oublient Dieu ; ils sont trop riches, et la richesse étouffe en eux la religion. C’est un acte de charité de les soulager de ces richesses qui les écrasent et les damnent. » En 1249, il accuse, en face de la chrétienté entière, Innocent IV d’avoir séduit le médecin qui, à Parme, tenta d’empoisonner l’empereur ; il invoque le concours de tous les princes pour le salut de « la sainte Église, sa mère », qu’il a, dit-il, le droit et la volonté « de réformer pour l’honneur de Dieu ».

[Illustration : Sceau de Frédéric II.]

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Grégoire IX dit quelque part de Frédéric II : « Il ment au point d’affirmer que tous ceux-là sont des sots qui croient qu’un Dieu créateur de l’univers et tout-puissant est né d’une vierge…. Il ajoute qu’on ne doit absolument croire qu’à ce qui est prouvé par les lois des choses et par la raison naturelle. » Telle était en effet la véritable hérésie de l’empereur. Il ne s’agit plus, ici, de réduire la puissance politique de l’Église, d’enlever aux papes la direction supérieure de la chrétienté ; c’est le prestige même de la foi chrétienne qu’il veut atteindre, et, de même qu’il a sécu-