Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/315

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la matrice du sceau était renfermée dans une bourse que le maire portait constamment à sa ceinture. A Saint-Omer, on le conservait soigneusement dans un coffre ou huche, dont les quatre clefs avaient été remises au maire et à quelques autres magistrats.

[Illustration : Sceau de la ville de Compiègne.]

Une étude attentive des sceaux de ville révèle d’intéressantes particularités. Les sceaux sont des documents authentiques, émanés des communes elles-mêmes : ils permettent à l’historien de déterminer, par certains côtés, le caractère et la vraie nature de ces petites seigneuries. On y voit d’abord, très nettement accusé, le côté militaire de l’institution. La féodalité se composant, avant tout, d’une aristocratie de chevaliers dont la guerre constitue l’occupation principale, la commune est aussi féodale à ce point de vue qu’à tous les autres. Les sceaux des seigneurs laïques représentent d’ordinaire un chevalier armé de toutes pièces, placé sur un cheval au galop ; de même les sceaux de nos républiques guerrières offrent le plus souvent une image belliqueuse : un château fort, un homme d’armes, une foule armée. Ce caractère n’est pas particulier aux communes de la France du Nord ; on le retrouve aussi bien dans la sigillographie des villes à consulats de la France méridionale.

Les sceaux des communes de Soissons, de Senlis, de Compiègne représentent le maire de la ville sous la forme d’un