Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/316

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guerrier debout, tenant épée et bouclier, revêtu de la cotte de mailles et du casque à nasal. A Noyon, cet homme d’armes est figuré sortant à mi-corps d’une tour crénelée. Ailleurs, la puissance bourgeoise n’est pas personnifiée par un fantassin, mais (ce qui est bien plus féodal) par un cavalier galopant et armé de toutes pièces. Ainsi se présentent à nous les sceaux de Poitiers, de Saint-Riquier, de Saint-Josse-sur-Mer, de Poix, de Péronne, de Nesle, de Montreuil-sur-Mer, de Doullens, de Chauni. Le cavalier tient à la main une masse d’armes, une épée nue ou un bâton. Le bâton est plus particulièrement l’emblème du pouvoir exercé par le magistrat municipal. Le sceau de Chauni et celui de Vailli (près Soissons) offrent ce trait spécial que le cavalier est suivi d’une multitude armée de haches, de faux et de piques. Quelquefois, au lieu du maire en armes, c’est la forteresse, qui est représentée : sur le sceau de Beaumont-sur-Oise, par exemple, apparaît un château fort à deux tourelles et à donjon carré.

[Illustration : Sceau de la ville de Noyon (1259).]

Cette préférence pour les attributs militaires n’était pas simplement affaire de goût et d’humeur, mais résultat d’une nécessité. Seigneurie possédant terre et juridiction, la commune du moyen âge était entourée d’ennemis. Elle se protégeait contre eux par sa milice et aussi par son enceinte de hautes murailles.