Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/487

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Même après que la connaissance plus complète de l’encyclopédie d’Aristote eut remis en honneur, dans les Universités, la division de la philosophie en logique, morale, physique et métaphysique, on continua de parler des sept arts libéraux, du trivium et du quadrivium. Le tout composait la Faculté des arts, qui servait d’introduction commune à d’autres Facultés, à d’autres études plus spécialement dirigées vers un but professionnel. On voulait être ecclésiastique, arriver aux bénéfices et aux prélatures, ce qui exigeait que l’on sût la théologie et le droit canonique, c’est-à-dire le droit qu’appliquaient les tribunaux ecclésiastiques et la chancellerie romaine. On voulait conseiller le roi ou ses barons dans leurs plaids, et il s’agissait de posséder le droit civil, c’est-à dire les compilations justiniennes remises en honneur, rétablies dans leur autorité juridique, et déjà retravaillées par une nouvelle légion de glossateurs et d’interprètes, ou le droit féodal, tel qu’il était édicté en latin par des princes allemands que l’on regardait comme les successeurs des empereurs romains, — car les codes barbares étaient oubliés, et quant au droit coutumier rédigé ou commenté en langue vulgaire, il appartenait à la pratique et non à l’enseignement des écoles. Enfin on voulait être médecin, et il fallait pouvoir argumenter en latin sur les théories que s’étaient faites les médecins de l’antiquité et leurs commentateurs arabes. De là les Facultés de théologie, de droit canonique et civil, de médecine, pour les trois Facultés réputées libérales par excellence, en ce qu’elles supposaient l’étude préalable des arts libéraux. L’ensemble composait le système des quatre Facultés. Ce n’est que plus tard qu’on a remplacé dans les écoles du Nord la Faculté des arts par une Faculté de « philosophie », d’après la distinction que saint Thomas avait établie dans ses deux Sommes entre la philosophie ou la science profane et la théologie ou la science sacrée. Enfin c’est de nos jours seulement qu’en France on a démembré la Faculté des arts en Faculté des lettres et en Faculté