Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/489

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gibelins ou gallicans d’inclination, partisans de la puissance civile, défenseurs de l’État ou du prince, et les théologiens et les canonistes, tous dévoués à la puissance ecclésiastique.

La médecine se rapproche davantage des conditions d’ubiquité et de permanence qui appartiennent à la science proprement dite. Mais, d’un autre côté, elle ne se prête guère à la sécheresse du formalisme scholastique ; et par les besoins mêmes de leur profession, les médecins du moyen âge étaient spécialement appelés à commencer le travail d’instauration des sciences physiques et naturelles. Si donc au moyen âge, comme dans l’antiquité grecque, la physique spéculative était regardée comme une branche de la philosophie, les applications passaient pour être du domaine de la pratique médicale. D’où vient qu’en anglais le médecin s’appelle encore un physicien et le pharmacien un chimiste, tandis que la physique et la chimie spéculatives sont réputées des branches de la philosophie naturelle.

M. COURNOT, Considérations sur la marche des idées, Paris, Hachette, 1872, t. I, in-8º. Passim.


VII. — LA PHILOSOPHIE DU MOYEN ÂGE.


L’AUGUSTINISME.


Saint Augustin nous offre un merveilleux exemple de la fascination exercée sur l’esprit chrétien par une métaphysique absolument étrangère à son inspiration propre et à ses mobiles. Augustin était chrétien, nul n’en peut douter ; coupable pardonné, il a voulu témoigner sa reconnaissance à l’auteur de son salut ; il aimait Dieu. Mais comment aimer le Dieu dont il a