Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/515

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que jamais peut-être le peuple n’a plus profondément ignoré la Bible. C’était sans doute uniquement par les vitraux des églises et par les sermons des moines qu’il apprenait à la connaître.

Il en fut ainsi jusqu’à la Réforme. Il appartenait à Le Fèvre d’Étaples et à Robert Olivetan de mettre, dans une version plus exacte, la Bible entre les mains du peuple entier.

S. BERGER, La Bible française au moyen âge, Paris, 1884, p. I[1].


III. — L’OGIVE.


Ogive, d’après l’usage actuel, désigne la forme brisée des arcs employés dans l’architecture gothique. Ainsi, lorsqu’on dit : porte en ogive, fenêtre en ogive, arcade en ogive, cela signifie que telle baie de porte, de fenêtre, d’arcade a pour couronnement deux courbes opposées qui se coupent sous un angle plus ou moins aigu. Est-ce ainsi que l’entendaient les anciens ?

M. de Verneilh, étudiant le Traité d’architecture de Philibert Delorme, conçut des doutes à ce sujet. Il vit l’illustre maître de la Renaissance n’employer le mot ogive que dans la locution croisée d’ogives, qui signifie chez lui les arcs en croix placés diagonalement dans les voûtes gothiques. Ce fut pour M. de

  1. M. Samuel Berger a bien voulu revoir et récrire ce morceau pour notre Recueil. Nous l’en remercions vivement.