Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/519

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en ogive : appelons-la ogivale, par opposition à l’architecture romane ou en plein cintre qui l’a précédée. »

Rien de plus séduisant que la doctrine qui fait résider la différence du roman et du gothique dans la forme des baies. Il vous suffit de savoir que le plein cintre règne dans l’une, tandis que les arcs brisés sont le partage de l’autre, et vous voilà en état de prononcer sur l’âge des monuments. Que si vous trouvez à la fois, dans un même édifice, l’arc brisé et le plein cintre, vous avez, pour classer cet édifice, le genre intermédiaire romano-ogival ou ogival-roman, qui participe au caractère des deux architectures, n’étant que la transition de l’une à l’autre, la pratique des constructeurs romans qui commençaient à créer le système ogival en introduisant çà et là des arcs brisés dans leur ouvrage. Telle est dans sa simplicité la doctrine professée aujourd’hui.

[Illustration : Arc brisé et arc en plein cintre.]

On la professe universellement, mais il s’en faut qu’à l’user on la trouve telle qu’elle justifie le respect qu’on lui porte. Je commence par arrêter mes yeux sur le midi de la France. Là, dans toute la circonscription de l’ancienne Provence, existent des églises d’un aspect tellement séculaire, tellement peu gothique, que la tradition s’obstine encore à faire de la plupart des temples romains appropriés aux besoins du christianisme.