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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/148

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légués, — non sans en avoir conféré avec quelques-uns de ses collègues, sans aucun doute, — avait eu l’habileté de persuader à Frotté (et par lui à Hoche évidemment) que la santé du jeune roi Louis XVII était irrémédiablement perdue. Et alors Frotté et Hoche avaient fléchi dans le sens des négociations. Il en faut conclure que c’était bien et uniquement la restauration de Louis XVII qui était l’objectif et la raison de l’entente entre Puisaye et les royalistes du nord de la Loire, car le grand homme désigné dans la lettre n’est autre que Puisaye.

Quelques jours plus tard, Frotté et Hoche se rejettent simultanément dans le parti de l’abstention, par ce que, très évidemment, par des renseignements plus sûrs, ils apprirent que Frotté « avait été trompé » en effet par le récit de l’obligeant délégué et que c’était sa conjecture subsidiaire qui était vraie.

Ces renseignements provenaient de deux sources différentes probablement.

D’une part, il a été produit trois lettres du gardien du Temple, Laurent, annonçant à un général — que les uns ont cru être Hoche et d’autres Frotté — les diverses phases des mesures prises au Temple pour faire disparaître le jeune Roi, au moyen de deux substitutions successives, afin d’assurer son évasion. Il n’existe de ces lettres que des copies ; mais l’authenticité en a été démontrée par la concordance parfaite des indications qu’elles contiennent avec des documents trouvés aux Archives, qui ont détruit le système basé sur les témoignages antérieurement recueillis ; elle le serait, s’il était nécessaire, une fois de plus, par la concordance qui se rencontre aussi entre