Aller au contenu

Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le secret recommandé par le gouvernement sur l’événement du 8 juin avait-il été assez strictement observé pour qu’aucun bruit n’en parvînt le jour même aux agences qu’entretenait à Paris le comte de Provence, il est impossible de le croire, quand on sait quelles intelligences elles surent toujours garder dans les milieux dirigeants et dans les bureaux et quand on sait d’ailleurs qu’à côté d’elles, d’autres groupes royalistes, parmi lesquels elles avaient certainement quelques affidés, poursuivaient des projets d’évasion.

Elles en furent, tout au plus tard, informées le 9, comme tout le monde ; et il faut constater qu’à l’instant où la nouvelle de la mort leur fut donnée, ce fut l’inquiétude de l’évasion qui les saisit d’abord et qui fut l’objet de leurs préoccupations les plus pressantes.

Il y a ici une coïncidence de dates qui équivaut à une démonstration.

Déjà le 30 mai, dès qu’on sut que la santé de l’enfant prisonnier était irrémédiablement perdue et qu’un dénouement quelconque allait incessamment se produire, intéressant les projets ambitieux du Régent, l’alarme avait été sonnée dans le camp des affidés. L’abbé Brothier[sic][1] en perdait la tête, il écrivait :


« Si Monsieur le comte d’Artois veut aller par

    l’ordre des dates, les noms des membres de la famille royale décédés : « Louis (le premier dauphin), Louis XVI, Antoinette, Élisabeth. » Cette médaille existe au Musée Carnavalet.

  1. Il n’est pas sans intérêt de noter que les principaux agents du comte de Provence, l’abbé Brothier[sic], Lemaître, entre autres, avaient mérité sa confiance, en fabriquant pour lui des libelles calomnieux contre Marie-Antoinette.